Notice biographique d’Étienne Aymonier
Né le 26 février 1844 au Châtelard en Savoie, Étienne Aymonier se destine à une carrière militaire. À 18 ans, il intègre le 34e régiment d’infanterie. Tout en travaillant, il suit des cours de l’Association philotechnique. Élève brillant, il obtient son baccalauréat et devient bachelier ès-sciences. En 1866, il est reçu à Saint-Cyr et en sort diplômé en 1868. Il choisit l’infanterie de marine (infanterie coloniale). L’année suivante, il est envoyé en Cochinchine (partie méridionale de l’actuel Vietnam) où il remplit des missions parmi lesquelles l’établissement du système administratif français dans la colonie. Dès lors, il occupe des postes à responsabilités tels que celui d’adjoint au représentant du protectorat français du Cambodge (1873 et 1876) et directeur du Collège des administrateurs stagiaires (1878).
Chercheur autodidacte, spécialiste des civilisations anciennes Khmer et Cham, il publie une Géographie du Cambodge en 1876 et Le Cambodge entre 1900 et 1904, une étude en trois tomes qui a vocation à être exhaustive.
Il s’établit en Indochine, envoyé tantôt en Cochinchine tantôt au Cambodge pendant vingt ans. Il rentre définitivement en France en 1888, quitte l’armée et prend la direction de l’École Coloniale après sa création, devenant ainsi son premier directeur. Il est fait chevalier de la Légion d’Honneur en 1883. Il décède à Paris en janvier 1929. Etienne Aymonier a rapporté de nombreux documents de ses voyages : travaux épigraphiques, notes, objets, dont certains ont été déposés dans des institutions françaises.
Le musée Guimet à Paris conserve des documents réunis dans deux collections : celle d’Étienne Aymonier et celle de l’ancien Musée Indochinois du Trocadéro. Il a également déposé des objets au musée Savoisien de Chambéry. L’inventaire répertorie quatre-vingt objets, parmi lesquels des sculptures en pierre (têtes, fragments d’ornements), des récipients en céramique (vase, bol, récipients), des bijoux (pendeloque, anneaux). Plusieurs de ces pièces archéologiques sont issus de l’industrie lithique (préhistoire), souvent des haches en pierre taillée ou en alliage cuivreux ; d’autres ont été produites lors de la période khmère ; plusieurs d’entre elles ne sont pas datées et l’on ne connaît pas leur usage. Enfin, il a fait don de manuscrits chams, khmers et de papiers relatifs à sa mission en Indochine à l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres en 1917, 1919 et 1922.