Voyages et découvertes scientifiques

Ses voyages et ses découvertes scientifiques


Quand Étienne Aymonier débarque en Cochinchine en 1869, la région a été annexée en 1862 puis colonisée en 1867 par la France. Avant l’arrivée des forces françaises, la Cochinchine faisait partie du Royaume de l’Annam (actuel Vietnam). Le gouvernement français doit s’occuper de l’administration de cette nouvelle colonie, c’est pourquoi Étienne Aymonier, administrateur, y est envoyé.

Ses premiers voyages

Officier de la marine, Étienne Aymonier est aussi explorateur. En 1876, obtenant de nouveau le poste d’adjoint au représentant du Protectorat au Cambodge, il accomplit un premier voyage d’exploration dans la région de Kampong Thom, où il découvre des vestiges de l’ancien peuple Cham. Sa fonction de chef de gouvernement local au Cambodge, lui permet d’effectuer trois voyages d’exploration d’août 1879 à mars 1881. Il apprend la langue du pays et mène des études sur le peuple cambodgien, sur leur histoire et sur la géographie du pays.

Petite pagode

Ces déplacements lui permettent de découvrir les richesses archéologiques du Cambodge et des pays voisins. N’ayant jamais suivi de formation universitaire, c’est de façon autodidacte qu’il devient chercheur spécialiste du Cambodge, s’intéressant plus particulièrement aux civilisations Khmer et Cham.
Il publie en 1874 des ouvrages sur la langue cambodgienne : un dictionnaire et des cours de langue. Il enseigne le cambodgien au collège des administrateurs stagiaires à Saïgon. Ses publications lui permettent de rentrer en contact avec des chercheurs indianistes (spécialistes de l’Inde) et épigraphistes de la Société Asiatique : Emile Sénart, Abel Bergaigne et Auguste Barth.

Nouveaux voyages, travaux épigraphiques et publications

Peu d’études avaient été menées sur le Cambodge, en dehors des travaux sur l’épigraphie cambodgienne d’explorateurs tels que Jules Harmand et Louis Delaporte. Étienne Aymonier mène lui aussi des travaux épigraphiques. À son retour en France en 1881, il rapporte des estampes d’inscriptions sanskrites, ce qui permet à l’équipe avec laquelle il travaille, de fournir un premier rapport sur la chronologie du Cambodge du VIe au IXe siècle.

Lorsqu’il retourne en Cochinchine, la Société Asiatique lui confie comme mission de continuer son étude sur les civilisations Khmer et Cham. De 1882 à 1885, il effectue des missions scientifiques en parcourant le Vietnam, le Cambodge, le Royaume de Siam (Thaïlande depuis 1939) et le Laos. En 1882, Étienne Aymonier parcourt certaines capitales Khmères se situant principalement dans la région d’Angkor. Il étudie des inscriptions de monuments de la région d’Angkor tel que le Preah Khan de Kompong Svay. En 1883, il retourne dans la région d’Angkor et visite les grands temples (Preah Khan d’Angkor, Ben Mala, Kho Ker).

Angkor-Vat

En 1884, il voyage dans le royaume d’Annam ce qui lui permet d’étoffer ses recherches sur le royaume du Champa. L’année suivante, il est contraint de retourner en France suite à un coup d’État à la cour de Hué. Les notes rapportées de ce voyage lui permettent de publier des articles sur la civilisation Cham. Ainsi en 1885, « Les Chams » paraît dans La Revue d’ethnographie, « Notes sur l’Annam » est publié en 1886 dans le périodique Excursions et Reconnaissances tout comme « Grammaire de la langue chame » publié en 1889.

Il collabore un temps avec la « mission Pavie », une expédition menée par Auguste Pavie, explorateur et diplomate français, pour explorer les rives du Mékong. À son retour définitif en France en 1888, il rédige un ouvrage qui se veut exhaustif sur le Cambodge. Il est publié en trois tomes : Le Royaume actuel, Les Provinces siamoises et Le Groupe d’Angkor et l’histoire. Étienne Aymonier a publié plus d’une cinquantaine d’ouvrages, comprenant des études, des notes et des rapports.

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